« Il vaut mieux qu’un seul homme meure pour le peuple et que l’ensemble de la nation ne périsse pas. »

Voilà l’argument : le peuple. Comme quoi nous n’avons pas inventé le populisme. Derrière l’argument du peuple, Nous pouvons entendre : nous allons perdre notre pouvoir. Hier, comme aujourd’hui, la notion de peuple est manipulée, utilisée comme un prétexte. En réalité les chefs des prêtres ont peur pour eux, pour leur religion, pour leurs structures.

Il faut reconnaître que Jésus remet tout cela en question. La religion a-t-elle du sens, si elle enferme les hommes dans une morale de peur ou dans des rites qui ne permettent plus à l’homme de grandir spirituellement (ce qui est leur fonction première ). Jésus pose les questions essentielles qui demandent de sortir de notre zone de confort. Il faut donc l’éliminer quitte à utiliser l’argument du peuple pour faire passer la pilule.

L’évangile remet en question pour nous faire grandir en humanité. Dieu ne veut que le bien de l’homme. Mais souvent, Nous le voyons comme un concurrent qui nous brime et brime notre liberté. Nous avons une attitude très adolescente face à Dieu. Saint Luc l’a très bien exprimé dans la parabole du père et de ses deux ados de fils. Regardons comment l’attitude des deux fils nous parle de notre façon de voir Dieu. Le cadet qui dit donne moi ma liberté et l’aîné qui dit je t’ai toujours obéi (sous- entendu : je n’ai jamais fait ce que je voulais car ton autorité m’en empêchait ). Regardons aussi comment le père agit. Comment il essaie simplement de dire qu’il les aime et que son amour n’entre pas en concurrence avec leur vraie liberté.

Les hommes tuent Dieu parce qu’ils le considèrent comme un concurrent à éliminer et non comme un partenaire qui peut me faire grandir en humanité.

Bonne entrée en semaine sainte.

Xavier Nys