Nous avons souvent une vision statique des événements de la vie. Or, tout dans notre vie est mouvement car nous sommes inscrits dans le temps. Ainsi la naissance n’est pas tant un évènement passé qu’un élément substantiel de la vie. Chaque instant présent est une naissance, une vie à inventer qui passe sans cesse d’un passé révolu vers un avenir inconnu. On peut penser le passé, on peut imaginer l’avenir mais le présent nous échappe. Il est le temps de la naissance, Nous sommes sans cesse dans ce passage. Le présent est insaisissable.

Il nous faut naître et renaître sans cesse. Nous sommes invités à vivre pleinement ce passage. C’est l’aujourd’hui de l’évangile. Il ne s’agit pas d’entrer une deuxième fois dans le ventre de sa mère. Il s’agit de voir en chaque instant le moment où la vie s’invente. Pour cela, soyons à l’écoute de l’Esprit. Qu’est-ce que l’esprit dit aujourd’hui aux églises ? Pour paraphraser le début du livre de l’apocalypse.

Qu’est-ce que l’esprit nous dit à travers les événements que nous vivons ?

Loin de moi la prétention de me faire son porte-parole, je veux simplement partager quelques réflexions.

Tout d’abord, le petit virus nous rappelle que nous ne sommes pas tout-puissants. Comme David l’a rappelé à Goliath. Cette histoire devrait nous parler à nous qui vivons ce combat chaque année.

Ensuite, Nous sommes mis devant un fait qui nous fait peur : nous sommes mortels, et oui, nous en reprenons conscience dans ce monde hyper-sécurisé qui paradoxalement nous a rendus plus peureux. Nous avons peur. La couverture médiatique a contribué à cette peur qui risque de devenir une psychose. Mais nous savons que la peur paralyse.

Nous reprenons conscience de l’importance de certains métiers souvent dénigrés : nos éboueurs qui veillent à notre hygiène, les aides-soignants, le personnel d’entretien, le monde médical, les enseignants. Nous réalisons à quel point leurs métiers sont essentiels, combien le secteur non-marchand à une réelle valeur ajoutée même si celle-ci n’est pas chiffrable dans nos sacro-saintes bourses, dans le sacro-saint marché qui devrait tout réguler.

Nous nous rendons compte que nous avons des aînés que nous avons délaissés. Dans notre monde où la jeunesse est surévaluée, Nous avons vite oublié nos anciens et leur expérience. Les anciens ont leur place dans la société, comme tous ceux que la vie a fragilisés.

Voilà quelques points qui me viennent en tête. Je ne sais pas ce que l’Esprit dit à travers cela mais j’essaie de me laisser interpeller.

Cette crise n’est pas la première, beaucoup ont parsemé notre histoire, qu’elle puisse être un moment de questionnement afin de renaître, de corriger des dérives dans nos vies.

Bonne semaine

Xavier Nys