L’Évangile d’aujourd’hui se situe après le lavement des pieds. Ce geste prophétique dit le sens que Jésus donne à sa mort : un amour tout donné au service de l’humanité. Jésus à travers ce geste remet en question la manière dont nous construisons nos relations. Dans un monde de compétition, Jésus invite à construire la communion.
En mourant, Jésus remet l’homme devant un choix critique : quel chemin comptons-nous prendre et surtout quel chemin prendrons-nous ?
Large est la porte de la compétition, étroite est celle de la communion.
Sur ce chemin de vie, un leitmotiv : la conversion.
Le chemin de communion ne nous est pas naturel, il demande la conversion sans cesse. Chaque moment de crise nous remet face à ce choix fondamental. L’égoïsme ou la communion. La crise que nous traversons peut-être un moment favorable de remise en question. Il ne s’agit pas de dénigrer le passé mais de corriger le tir.
Toute crise révèle nos faiblesses, demandons d’avoir l’humilité de les accepter et le courage de les corriger.
La crise montre de façon flagrante que le système que nous vivons est inégalitaire, que beaucoup de métiers sont insuffisamment reconnus et que la course au profit à tout prix se fait au détriment de l’humain.
Il s’agira pour nous chrétiens de penser à l’avenir comment être acteur de communion entre les hommes, entre les générations et de reconnaître à chacun la dignité d’être humain et de fils de Dieu. A en croire certains discours politiques, ce sera nécessaire. Force est de constater que, pour certains, cette crise ne doit être qu’un page qu’il faut tourner le plus vite possible pour revenir à la situation antérieur « business as usual », faisons comme on a toujours fait. Je préfère de loin l’expression qui vient du monde du spectacle, et donc de l’univers de la culture : « the show must go on » que je traduirais volontiers par « réinventons notre manière de vivre » à la suite du Christ.