Cette réponse suit la réflexion de Thomas : « Seigneur, nous ne savons pas où tu vas. »
Pour nous le Christ vient du Père et retourne vers le Père, vers Dieu qui reste d’abord un grand inconnu. Lorsque nous parlons de notre foi, nous devons d’abord reconnaître ce que Thomas dit implicitement, nous ne savons pas. Nous croyons, nous espérons.
Jésus lui-même ne donne la réponse à laquelle Thomas pourrait s’attendre.
Je SUIS.
Nous savons que cette phrase fait référence au Dieu dont on ne peut prononcer le nom. YHWH. Dieu est l’être, il est la vie. Pour saint Jean la vie c’est l’amour. Dire cela nous laisse devant la question ; nous ne savons pas. Dieu reste cet inconnu, il est au-delà de tout discours. Il en va de même pour la vie ou l’amour. Jamais aucun discours ne pourra épuiser la signification de ces mots.
Notre vie devient alors un chemin vers la vraie vie, vers l’amour. Ce chemin le Christ l’a vraiment emprunté. Il est la vérité dans ce sens-là. Son amour était vrai, il était vrai. C’est ce qui lui donnait son autorité. Cette adéquation entre l’être, la vie et l’amour c’est Dieu. Nous sommes en chemin à sa suite. Notre vie n’est vraie que lorsqu’elle est dans l’amour.
Que de chemin à parcourir !
Mais nous avons un défenseur, l’Esprit saint qui nous guide et nous relève car ce chemin d’amour se révèle aussi être un chemin de croix sur lequel nous tombons, sur lequel nous rencontrons l’adversité, sur lequel nous nous décourageons, sur lequel nous rencontrons d’autres humains qui nous accompagnent qui peuvent nous juger nous condamner ou nous consoler, nous réconforter.
Nous sommes invités à gravir ce chemin et sainte Thérèse de Lisieux l’exprime bien à travers « la petite voie », je lui laisse donc volontiers le mot de la fin :
« Je pensais que j’étais née pour la gloire, et cherchant le moyen d’y parvenir, le Bon Dieu m’inspira les sentiments que je viens d’écrire. Il me fit comprendre que ma gloire à moi ne paraîtrait pas aux yeux des mortels, qu’elle consisterait à devenir une grande sainte !!!…
Ce désir pourrait sembler téméraire si l’on considère combien j’étais faible et imparfaite et combien je le suis encore après sept années passées en religion, cependant je sens toujours la même confiance audacieuse de devenir une grande sainte, car je ne compte pas sur mes mérites n’en ayant aucun, mais j’espère en Celui qui est la Vertu, la Sainteté Même, c’est Lui seul qui se contentant de mes faibles efforts m’élèvera jusqu’à Lui et, me couvrant de ses mérites infinis, me fera Sainte. »
Bonne journée.
Xavier Nys