Pour que nous puissions grandir dans notre humanité, Jésus doit se retirer. Cela nous rappelle la finale de la rencontre de disciples d’Emmaüs : lorsqu’ils le reconnurent, il disparut à leurs yeux.

Dieu se retire et on le lui reproche assez. Il ne nous laisse pas orphelins pour autant, il donne l’Esprit-Saint, esprit de discernement, de confiance, de force, d’intelligence et d’humilité. L’esprit qui nous permet de construire notre relation à Dieu.

Dans toute relation, il faut une distance. Le danger de tout amour est la fusion. La liberté n’est pas possible dans un amour fusionnel, l’amour n’est pas possible sans la distance. Jésus ouvre un chemin d’humanité mais il ne peut le prendre à notre place. Il doit partir. D’abord parce que c’est la logique de l’incarnation : Dieu ne peut s’incarner qu’en un temps et en un lieu ; ensuite parce que le passage à l’âge adulte n’est possible que dans la prise de distance. C’est la même logique qui régit la maturation de notre foi.

La distance ne veut pas dire le désintérêt. La distance invite à construire la relation autrement. Il faut que Jésus s’en aille pour que nous puissions construire notre chemin de vie et de foi. Il continue à nous inspirer autrement. En ce temps de l’ascension c’est cet aspect de la foi que nous sommes invités à méditer.

Bonne journée

Xavier Nys