Jésus avertit : vivre selon l’évangile sera un combat. Il y aura des moments de doute, de désespoir ou d’abandon. La première épreuve pour la foi des premiers chrétiens fut la croix. Tous se sont dispersés au moment de la croix. Jésus est resté seul mais il n’était pas seul, le Père était avec lui.

Les disciples avaient bien des raisons de tout abandonner. Qui étaient-ils ? Ils avaient abandonné leur maître. Pierre l’avait même renié. Quelle autorité pouvaient-ils encore avoir ? A quelle autorité pouvaient-ils prétendre ?

Allaient-ils rester dans l’échec, la lamentation, la culpabilité ?

Ils ont découvert qu’ils ne pouvaient pas suivre le Christ jusqu’au bout, et ils ont dû accueillir la parole du Christ sur la croix : « Père, pardonne-leur… »

Ils ont compris qu’ils ne devaient pas se prendre pour le Christ, la mission du Christ était de vaincre le mal et la mort par l’amour. Lui seul avait cette mission, lui seul pouvait aller jusqu’au bout de l’amour.

Par contre, il invite à prendre ce chemin de l’amour avec notre humanité. Les disciples, en fuyant la croix, ont dû comprendre leur incapacité d’aller jusqu’au bout. Cette expérience a dû être humiliante pour eux. Ils n’en ont même pas été capables… Cette expérience aurait pu les décourager s’ils n’avaient pas entendu cette parole : « Père pardonne-leur ». Si vous croyez en moi, dit Jésus, vous pouvez tout demander, demander la force de continuer malgré votre faiblesse.

Contrairement à Jésus, nous ne sommes pas Dieu. Nous sommes invités à être des disciples. Des disciples marqués par leur humanité, mais des disciples sauvés foncièrement du mal, même si celui-ci nous touche encore. Des disciples qui peuvent connaître le doute, l’échec, qui peuvent se tromper, être infidèles au message d’amour. Mais des disciples qui peuvent témoigner de Dieu qui relève, qui pardonne jusqu’au bout.

Suivre le Christ sur ce chemin sera difficile car l’amour s’oppose au mal qui touche le monde. Lorsque Jean parle du monde, il fait allusion à ce monde qui se laisse guider par l’égocentrisme, par la dictature du moi. Cet esprit du monde qui continue à nous toucher, à nous décourager, à nous faire croire que l’amour n’est pas possible. La tentation la plus forte est de nous dire : « regarde-toi, qui es-tu pour parler d’amour toi qui n’es pas meilleur qu’un autre. » Combien de fois ne sommes-nous pas accusés de ne pas être chrétiens ? Parfois à juste titre dans la mesure où nous ne sommes pas fidèles à cet amour. Mais la réponse ne consiste pas à dire que nous sommes meilleurs parce que nous sommes chrétiens mais que nous croyons en un Dieu d’amour qui nous invite à toujours nous relever et à repartir sur le combat de l’amour. Cela peut être décourageant parfois. Cependant Jésus, nous invite à la confiance, si vous n’êtes pas à la hauteur, si vous êtes touchés par le mal, la faiblesse humaine, (ce que saint Jean appelle le monde) croyez que moi je suis vainqueur du monde.

Bonne journée

Xavier Nys