Nous sommes invités à la prudence face à une situation très délicate. Les scientifiques apprennent à connaître une nouvelle maladie et un nouveau virus. La prudence reste donc de mise.
Quelques questions parmi d’autres :
Pourquoi ne célébrons-nous qu’à l’église Saint-Julien ?
Pour l’instant et de façon provisoire, nous célébrons à l’église Saint-Julien car c’est le seul édifice qui permette d’accueillir jusqu’à cent personnes (cent trente après le premier juillet). Il est donc raisonnable de penser que nous pourrons accueillir tout le monde. Nous évitons ainsi de devoir refuser du monde et de devoir envoyer des chrétiens à d’autres célébrations.
La messe à l’église de Villers Saint-Amand a un autre statut ; c’est la messe conventuelle des sœurs de l’œuvre qui acceptent de l’ouvrir à certains paroissiens. En ce temps de déconfinement, le nombre est limité.
Pourquoi réserver ?
La réservation est un service rendu à la communauté ; elle permet de prévenir un surplus de personnes. Elle permet, en outre, d’éviter de devoir laisser des personnes à la porte. Nous demandons d’appeler le secrétariat ou, pour Villers, les sœurs de l’œuvre afin de dire à combien vous comptez venir. Si le nombre autorisé est dépassé, vous le saurez immédiatement et cela vous évitera un trajet inutile. Vous n’êtes pas obligés de donner votre nom. Nous ne contrôlons pas les gens. En réservant vous rendez un service à l’ensemble des paroissiens. Vous pouvez bien entendu venir sans réserver et nous vous accueillerons volontiers si nous avons des places disponibles.
A ce propos, il est également important de venir à l’heure afin de permettre à l’équipe d’accueil de vous placer correctement ; cela leur offre également la possibilité de vivre correctement la messe. Être à l’heure, c’est une façon très simple de montrer du respect pour la prière, pour la communauté. C’est une façon concrète d’aimer.
Pourquoi une équipe d’accueil ?
La question n’est pas neuve, mais elle montre toute sa nécessité dans le cadre des célébrations dans les circonstances particulières que nous vivons. Il y a longtemps que nous cherchons des personnes qui pourraient accueillir mais très peu répondent à l’appel. Bien souvent, la préparation se fait par une seule personne, dont la santé est parfois fragile. En sommes-nous vraiment conscients ?
En ces temps où nous devons disposer les chaises correctement, placer les gens, expliquer le sens de la circulation et désinfecter les chaises après la célébration, nous nous rendons compte qu’une équipe est vraiment nécessaire. Même en temps normal elle est nécessaire. Nous accueillons parfois des familles qui présentent leur enfant ou des nouveaux venus ou encore des gens de passage. Souvent, ils sont laissés à eux-mêmes.
Et les prêtres ?
Que font-ils ? j’ai reçu une critique selon laquelle on a l’impression que le prêtre arrive comme un « pacha » qui ne fait rien. Le prêtre est présent dans l’équipe d’accueil, sauf pendant les dernières minutes qui précèdent la célébration. Il participe à l’accueil avec l’équipe. Il est vrai que nous venons d’une époque où l’on assistait à la messe du prêtre. Le concile Vatican II invite à célébrer ensemble. Nous sommes un peuple qui célèbre ce peuple est constitué de laïcs et de prêtres. Cela demande un changement de mentalité tant dans le clergé que chez les chrétiens laïcs. C’est un long apprentissage vers un changement de mentalité. Nous devons apprendre à construire ensemble. La crise actuelle nous offre l’opportunité d’avancer dans cet apprentissage.
Il n’y aura plus de messe « chez nous » ?
L’essentiel est-il d’avoir la messe ou d’avoir la messe « chez soi » ?
Nous devons prendre conscience que l’important est d’avoir l’eucharistie : un moment où nous pouvons nous rassembler pour un temps de prière commun et recevoir le Christ qui continue de se donner aujourd’hui. C’est déjà un cadeau formidable en soi. La messe doit devenir l’affaire de tous. Bien souvent, nous nous appuyons sur une personne parfois âgée et dont la santé est fragile. Je ne suis pas sûr que tout le monde en soit bien conscient.
Il va de soi que lorsque les conditions sanitaires seront assouplies, il sera possible de vivre des célébrations dans d’autres églises comme nous le faisions. Mais il est tout aussi clair que nous de pouvons pas continuer à nous appuyer sur un nombre trop restreint de personnes. Ces équipes d’accueil sont nécessaires. On reproche souvent à nos assemblées d’être froides. Une des raisons est que l’accueil n’est pas suffisamment soigné. Lorsque la célébration est préparée, lorsqu’on se sent accueilli, cela change l’état d’esprit. L’accueil ne dépend pas uniquement du prêtre, c’est un tout.
Pour arriver à cela, il est nécessaire d’accepter une solidarité entre clochers. Cette solidarité est une question de survie. Être fier de son clocher, de son quartier ou de son village c’est important, c’est même primordial. Mais l’esprit de clocher n’a jamais été, et ne sera jamais, porteur de vie.
Xavier NYS