« Celui d’entre vous qui ne renonce pas à tout ce qui lui appartient ne peut pas être mon disciple. » Lc 14,33

Voilà une phrase dure qui nous invite à beaucoup d’humilité.

Seul le Christ a vécu ce renoncement total car il a aimé jusqu’au bout.

Cette phrase m’incite à dire que personne ne peut prétendre à ce titre. L’évangile nous invite déjà à renoncer à une telle prétention. Ce passage me fait penser à l’épisode de la rencontre de Jésus avec le jeune homme riche qui pense pouvoir se sauver lui-même.

Aimer, c’est avancer sur un chemin de renoncements. Renoncer à soi pour permettre à l’autre de vivre. Ce chemin n’est jamais fini, il est un combat de chaque jour. Si le grain de blé refuse de mourir, il reste seul mais s’il accepte de mourir il porte du fruit.

À quels renoncements sommes-nous invités aujourd’hui ?

L’actualité politique et sanitaire montre le poids de l’égoïsme dans nos comportements. Cela ne signifie pas que nous soyons des égoïstes mais cela montre bien le combat à mener pour laisser une place à l’autre dans nos vies.

Les discours politiques dits populistes viennent caresser cet égoïsme dans le sens du poil et nous voyons le succès qu’ils ont. Ils nous rassurent. Ils viennent nous rejoindre au cœur d’une peur viscérale : celle de perdre notre identité, notre bien-être, notre sécurité. Ils nous invitent à être des grains de blé enterrés qui refusent de mourir en nous berçant de l’illusion de croire que l’enfouissement est la vie. Or, nous le savons, nous enterrons les morts. La vie est risque, échange, renoncements. C’est le défi de la vie. Nous voiler la face ou nous bercer d’illusions n’y changera rien.

Bonne journée.

Xavier Nys

Curé