En ce jour de commémoration de la dédicace de la Basilique du Latran, nous lisons le passage de l’évangile dans lequel nous voyons Jésus chasser les marchands du Temple. Nous avons l’habitude de prendre l’évangile au mot et lorsque Jésus demande de cesser de faire de la maison de son Père une maison de commerce, nous pensons immédiatement à l’argent.
Pourtant, ce passage nous invite à réfléchir plus en profondeur. Derrière la critique de Jésus, je crois entrevoir une critique de toutes les utilisations déviantes de la religion. Nous voyons les excès de l’utilisation de Dieu à des fins politiques, pour asseoir un pouvoir ou pour justifier une prise de position. Cessons de mettre Dieu à toutes les sauces car chaque fois nous l’instrumentalisons à notre profit.
D’autre part, lorsque nous parlons de temple, en tant que chrétien, nous voyons plus qu’un bâtiment. Le véritable Temple, c’est celui qui révèle la présence de Dieu aux hommes, c’est Jésus lui-même. Il ne révèle pas un Dieu de pouvoir mais un Dieu tendre et miséricordieux. A la suite du Christ, nous sommes invités à être temples de Dieu, à révéler cette miséricorde, cette tendresse, cet amour de Dieu à tous les hommes afin de leur donner de l’espérance. L’Evangile m’invite à me poser la question : « En quoi suis-je porteur d’espérance ? »
Enfin, nous sommes invités dans la foi à voir en tout homme un temple de Dieu et l’évangile du jour nous invite donc à réfléchir à nos relations mutuelles. Dans nos relations, nous pouvons aussi utiliser les autres à notre profit. Nos relations humaines peuvent aussi devenir « commerciales » et utilitaires alors que Dieu nous invite à construire une communion d’amour. Or, l’amour ne peut qu’être gratuit.
Je crois que ce passage d’évangile nous invite à aller plus loin dans notre façon de considérer la religion, dans notre façon de vivre en tant que chrétien et dans notre façon de construire les relations entre nous.
Bonne Journée
Xavier Nys
Curé