La réflexion du pape François peut paraître dure mais elle est, me semble-t-il, réaliste. Nous devons quitter une certaine vision idéaliste d’une humanité bonne qui progresse sans cesse vers le mieux.

Notre foi en un Dieu créateur nous invite à cette vision de foi positive. Ne croyons-nous pas que l’être humain est créé homme et femme à l’image de Dieu. N’oublions cependant pas que cette image est ternie par le mal. C’est ce que nous apprend le second récit de la création avec l’histoire d’Adam et Ève.

Toute la Bible peut se lire comme une réflexion sur la vie humaine à partir de ce combat que nous vivons tous. Parfois, nous avons péché par angélisme. Ne pas voir la réalité ne l’empêche pas d’exister.

Notre foi nous dit aussi que le mal n’est pas irrémédiable. Un chemin de vie reste possible au cœur même de la mort, du mal.

Notre pape nous propose une relecture de Lc10, 25-27, la parabole du Samaritain qui invite à réfléchir à la notion de prochain. Je vous invite à la relire :

« Et voici qu’un docteur de la Loi se leva et mit Jésus à l’épreuve en disant : « Maître, que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? »

Jésus lui demanda : « Dans la Loi, qu’y a-t-il d’écrit ? Et comment lis-tu ? »

L’autre répondit : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de toute ton intelligence, et ton prochain comme toi-même. »

Jésus lui dit : « Tu as répondu correctement. Fais ainsi et tu vivras. »

Mais lui, voulant se justifier, dit à Jésus : « Et qui est mon prochain ? »

Jésus reprit la parole : « Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho, et il tomba sur des bandits ; ceux-ci, après l’avoir dépouillé et roué de coups, s’en allèrent, le laissant à moitié mort.

Par hasard, un prêtre descendait par ce chemin ; il le vit et passa de l’autre côté.

De même un lévite arriva à cet endroit ; il le vit et passa de l’autre côté.

Mais un Samaritain, qui était en route, arriva près de lui ; il le vit et fut saisi de compassion. Il s’approcha, et pansa ses blessures en y versant de l’huile et du vin ; puis il le chargea sur sa propre monture, le conduisit dans une auberge et prit soin de lui.

Le lendemain, il sortit deux pièces d’argent, et les donna à l’aubergiste, en lui disant : “Prends soin de lui ; tout ce que tu auras dépensé en plus, je te le rendrai quand je repasserai.”

Lequel des trois, à ton avis, a été le prochain de l’homme tombé aux mains des bandits ? »

Le docteur de la Loi répondit : « Celui qui a fait preuve de pitié envers lui. » Jésus lui dit : « Va, et toi aussi, fais de même. »

Cette parabole pose d’emblée la question des relations humaines. Nous voici ramenés à Caïn et Abel. Caïn répond à l’appel de Dieu « où est ton frère ? » comme beaucoup le feraient aujourd’hui : « Suis-je le gardien de mon frère ? »

La parabole du Samaritain s’inscrit dans la réflexion biblique autour des relations que nous construisons entre nous. Nous sommes invités à réfléchir aux conséquences éthiques de notre foi en un Dieu unique et créateur.

Bonne journée

Xavier NYS

Curé