CONSTRUIRE NOS RELATIONS SUR D’AUTRES BASE

Un autre personnage de la parabole est celui du blessé auquel nous pouvons aussi nous identifier. Nous avons aussi connu de moments de blessure, d’exclusion, de fragilité. Peut-être avons-nous été laissés au bord du chemin, peut-être avons-nous été secourus. Ces moments difficiles peuvent nous rendre plus durs car, nous croyons devoir nous protéger ou plus ouverts à la souffrance ou à la faiblesse des autres.

Quoi qu’il en soit, la solidarité, l’accueil de l’autre, la compassion, l’amour sont un chemin à faire et à refaire chaque jour. Ce chemin est fait de multiples choix. Ces choix qui nous mettent peu à peu dans un état d’esprit différent vis-à-vis de nos frères et sœurs en humanité.

Enfin, nous avons l’aubergiste. Le samaritain ne peut pas tout, il a besoin d’autres pour prendre le relais. Il est important d’être en relation avec d’autres qui vivent le même état d’esprit et qui sont complémentaires. La parabole nous invite à accepter que seuls nous ne pouvons pas tout et qu’ensemble nous sommes plus fort. Ce qui se construit ensemble se construit dans la durée. Seul on va peut-être plus vite, mais ensemble on va certainement plus loin.

Enfin, la parabole nous invite à une réflexion sur le prochain. Naturellement, nous avons le réflexe de penser que le prochain est celui qui est proche de nous, comme le pensaient déjà les juifs à l’époque de Jésus. Jésus va plus loin, le prochain n’est pas nécessairement celui dont tu es proche mais celui dont tu t’approches. Ce samaritain, un homme loin puisqu’étranger, d’une autre religion de surcroît, s’est fait le prochain de l’homme blessé qu’il a rencontré sur son chemin. Se faire le prochain de l’autre, quelle que soit son origine, sa race, sa religion est une démarche qui permet de sortir de l’idéologie, de l’enfermement sur soi, de l’intégrisme.

N’est-ce pas le chemin que le Christ a pris ? Lui qui était de condition divine est sorti de cette condition pour se faire le prochain de l’homme. Il a semé ainsi une autre façon de vivre nos relations. Être baptisé, c’est accepter de le suivre sur ce chemin d’ouverture, de rencontre. Un chemin qui nous transforme petit à petit, qui nous permet d’entrer peu à peu dans l’amour du Christ pour tous les hommes.

Bonne journée.

Xavier NYS

Curé