En temps ordinaire c’est facile. Mais avons-nous envie de le dire cette année ?

Et pourtant c’est aujourd’hui que nous sommes invités à le proclamer !

Au cœur de cette pandémie qui nous enferme, nous pouvons deviner ce qu’ont vécu les disciples du Christ que se sont trouvés confinés dans la chambre haute.

Confinés dans la crainte de représailles. Confinés sans espoir d’avenir.

C’est l’Esprit qui les guidera.

C’est avec Marie qu’ils pourront prier l’Esprit.

Aujourd’hui nous vivons ce temps de confinement. Le vivons -nous dans l’Esprit du ressuscité ?

Nous vivons une période difficile. Les décisions sont certainement critiquables mais elles touchent tout le monde. Pour certaines couches de la population la situation est bien plus dure que la nôtre. Nous pouvons vivre ces difficultés en solidarité avec elles. N’oublions pas que pour certains, c’est l’avenir qui est bouché, c’est la faillite qui menace. Le Christ n’a-t-il pas rejoint les hommes dans leurs difficultés pour leur donner de l’espérance ? Nous sommes appelés à sortir de notre « petit monde » parfois confortable. Pouvons-nous offrir nos difficultés en communion avec ceux qui sont plus durement touchés par cette pandémie ?

Écoutons ce que Saint-Paul dit aux Colossiens (Col 1,24) : « Frères, maintenant je trouve la joie dans les souffrances que je supporte pour vous ; ce qui reste à souffrir des épreuves du Christ dans ma propre chair, je l’accomplis pour son corps qui est l’Église. »

Je crois que la souffrance que nous vivons aujourd’hui n’est rien par rapport à ce que Paul ou d’autres Chrétiens ont vécu. Cela n’est que peu de chose par rapport à ce que vivent certains de nos contemporains. Comment dans la situation que nous vivons pouvons-nous offrir cette souffrance au Christ pour l’Église ?

La foi en la résurrection n’est pas une utopie mais une espérance : rien ne peut empêcher l’amour de Dieu, pas même la mort ! Une foi qui se proclame au cœur des réalités. Notre baptême nous a plongé dans la mort avec le Christ pour ressusciter avec lui. Aujourd’hui, nous sommes plongés dans cette réalité de mort qu’est la maladie. C’est au cœur de cette réalité que nous sommes appelés à témoigner de notre foi en la résurrection !

Essayons pour cela de nous mettre à l’écoute de l’Esprit. Écoutons ce que l’Esprit dit à l’Église car il nous parle à travers la vie telle qu’elle est. La constitution pastorale « Gaudium et Spes » du Concile Vatican II le dit dans son avant-propos :

« Les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes de ce temps, des pauvres surtout et de tous ceux qui souffrent, sont aussi les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des disciples du Christ, et il n’est rien de vraiment humain qui ne trouve écho dans leur cœur. Leur communauté, en effet, s’édifie avec des hommes, rassemblés dans le Christ, conduits par l’Esprit Saint dans leur marche vers le Royaume du Père, et porteurs d’un message de salut qu’il faut proposer à tous. La communauté des chrétiens se reconnaît donc réellement et intimement solidaire du genre humain et de son histoire. »

Soyons témoins d’espérance : Christ est ressuscité ! Alléluia

Votre Curé

Xavier NYS