L’Eglise de Meslin-L’Evêque possède deux tableaux

d’un peintre renommé :

            La « Résurrection »               et               La « Descente de Croix »

          Jusqu’au début des années 2000, on pouvait voir de part et d’autre du choeur de l’Eglise     

Saint-Pierre de Meslin-L’Evêque deux panneaux peints de grande taille : 3 m50 de haut sur 1 m40 de large.

Depuis, ils ont été déposés et conservés à l’abri, à l’arrière de l’édifice.

En 2010, les panneaux ont pu être examinés, et le monogramme « AF » permettant d’identifier leur auteur, est apparu. 

Ambrosius Francken est un des peintres anversois les plus renommés des seizième et dix-septième siècles. Après la Furie espagnole et la mise à sac d’Anvers en 1576, il contribue avec son frère Frans, Martin De Vos et quelques autres, à fournir de grands retables aux Eglises de la cité portuaire.

La Descente de croix et la Résurrection correspondent bien au style très narratif et expressif du peintre. Elles reprennent d’ailleurs les motifs d’autres œuvres bien documentées d’A. Francken, ce qui autorise une attribution certaine. 

Les deux peintures de Meslin-L’Evêque constituent les volets latéraux d’un retable monumental dont le panneau central a malheureusement disparu.

Selon l’Abbé Coppens, ancien curé de la paroisse, ces tableaux sont arrivés dans l’Eglise Saint-Pierre de Meslin-L’Evêque en 1936.

Avant les troubles révolutionnaires, ils auraient été conservés dans l’Eglise Saint-Pierre et Paul du couvent des Récollets à Ath. Mais cette hypothèse semble douteuse, tant l’aspect monumental du retable (qui, une fois ouvert, devait mesurer 5m60 sur 3m50 ) ne cadre pas avec la petite Eglise athoise. 

Restauration des peintures d’Ambrosius Francken ( 1544-1618). 

Les deux panneaux peints, conservés à l’Eglise de Meslin-L’Evêque, présentaient un mauvais état de conservation (couche picturale colorée) à l’avant et à l’arrière: planches des panneaux désolidarisées, surpeints entravant la bonne lisibilité des œuvres, écailles de la couche picturale et lacunes : problèmes d’adhérence, altération du vernis. 

En effet, ces œuvres sont restées longtemps dans l’oubli et n’ont pas été conservées dans des conditions optimales. 

Une restauration de grande ampleur du panneau « La Résurrection » a été réalisée de 2019 à 2021 par Caroline Malicerestauratrice communale attachée aux musées athois. 

Afin d’éviter de nouvelles pertes de matière, le travail a débuté par le refixage de l’ensemble de la couche picturale de la grisaille réalisé à chaud avec des papiers imbibés de cire/résine.

Après avoir enlevé les traverses et dégagé les anciens joints, les planches ont été recollées pour renforcer le panneau. 

Le nettoyage a ravivé l’ensemble des grisailles de la zone arrière et a renforcé le contraste entre la peinture et les zones de bois nu.

Le choix des retouches d’intégration de teintes neutres a permis une nette amélioration de la lecture de l’oeuvre. 

Sur la face avant, un nettoyage superficiel et un dévernissage prudent ( pour ne pas altérer plus fortement les glacis fragiles et conserver une belle patine ) ont été effectués.

De très nombreux surpeints et mastics grossiers ont été éliminés. 

Un mastic adéquat a comblé les lacunes. Les « bulles » sur la surface ( probablement dues à une surchauffe de la peinture ) ont été retouchées.

La restauration s’est terminée par la pose d’un vernis satiné de protection.

 

Cet article est publié avec l’aimable autorisation de la restauratrice (C. Malice) et de l’Office du Tourisme d’Ath.